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28 juillet 2021 3 28 /07 /juillet /2021 08:23

La rude épreuve que nous traversons en  ‪#‎Tunisie depuis le 25 juillet 2021 nous pousse à nous regarder en miroir pour bien appréhender les réelles motivations et convictions qui nous habitent.

Qu'on soit politique ou apolitique, difficile de ne pas s'intéresser aux affaires publiques de son pays et de surcroît à un avènement de taille aussi bouleversant que préoccupant comme celui il y a 2 jours. Cela va de tout un devenir dont la gestation n'a toujours pas abouti.

Tout en relativisant l'ampleur qui aurait secoué bon nombre de nos concitoyens qui avaient toujours cru et croient encore en une Tunisie démocratiquement et pacifiquement gouvernable, ce qui se passe ces derniers jours, dans une démocratie naissante où toutes les institutions, et notamment la cour constitutionnelle, ne sont pas encore mises en place pour pouvoir exercer leur vocation d'arbitre et immuniser autant que faire se peut le processus transitionnel engagé depuis maintenant 10 ans, constitue inéluctablement une véritable épreuve à toutes les organisations de la société civile tout comme les forces vives de la patrie qui, plus que jamais, se doivent, naturellement de par leur vocation, de s'employer à jouer pleinement leur rôle de garde-fous pour protéger à terme les acquis -dont principalement la liberté- à un moment où la conscience commune semble brouillée par des facteurs exogènes et endogènes...

Au-delà de tout clivage qui ne ferait qu'envenimer un climat déjà "pourri", j'espère qu'un nivellement par le haut [dont l'élite sera la locomotive] se mettra de sitôt à s'investir dans un effort à même d'accoucher d'une solution intelligente qui permettrait aux "protagonistes" de sortir tous par le haut dans l'intérêt de ce cher pays !

Tous ceux qui n'approuvent pas la démarche par laquelle on s'est retrouvé de fait depuis le 25 juillet dans un Etat d'exception, doivent légitimement disposer du droit d'exprimer leurs opinions et de pouvoir dire clairement et sans ambiguïté ce qu'ils en pensent, s'ils le souhaitent bien sûr. Afficher des positions "alambiquées" dans un moment aussi grave serait un choix de la porte entrouverte ou encore au mieux une position pouvant être évolutive en fonction des circonstances...l'indifférence synonyme d'une résignation de la vie publique reste également un choix... bref, in fine, ce serait à mon sens un simple choix parmi d'autres...

La diversité doit, de ce point de vue, être perçue plutôt comme étant une richesse culturelle et l'on doit donc s'efforcer à apprendre à respecter nos différences.

Sinon, force est de constater qu'on a heureusement pu enregistrer ces derniers jours plusieurs voix [de différentes sensibilités politiques voire de tous bords] aussi libres que responsables qui ont crié haut et fort pour exprimer leurs positions vs le passage actionné pour valoir un article de constitution dont vraisemblablement toutes les conditions ne seraient pas réunies, par des mesures qui dérogent, momentanément soit-il, à quelques fondamentaux de la démocratie; en l'occurrence la séparation des pouvoirs.

Bien entendu, l'interprétation dudit article [80] n'est certes pas l'objet de cet essai et encore moins ne relève aucunement de la compétence du citoyen lambda, toutefois, lorsqu'on entend des spécialistes, experts de renom ou encore des référents en la matière s'exprimer sur le sujet, on ne peut rester indifférent, ceci outre la faculté naturelle d'analyse par l'instinct devant nous éclairer pour constater à la 1ère lecture [dans le fond et la forme] des mesures d'exception entamées ou devant être engagées, que la teneur laisse pour le moins planer le doute quant à l'approche [de salut] censée répondre à un péril grave par des actions plutôt rassurantes. Cela n'est malheureusement pas le cas, dès lors qu'un sentiment d'inquiétude générale commence à régner [en tous cas dans une partie de la population] en l'absence de garanties tangibles pouvant le dissiper, d'où plusieurs questions [loin d'être anodines par ailleurs] pourraient légitimement se poser...

Sans aller à dire qu'on serait en ce moment sur un terrain glissant, car personnellement je garde l'intime conviction que ce ne serait qu'une parenthèse éphémère que les tunisiens sauront rapidement fermer, dépasser et en tirer les enseignements qu'il faut, la vigilance doit tout de même rester de mise durant les 30 jours annoncés [notamment dans un contexte particulièrement volatile].

D'ici-là, j'espère que le sens de dialogue [constructif et inclusif] l'emporte avec un vrai travail de fond sur/pour une sortie de crise imminente, prioritairement sanitaire mais pas que... décidément nos problèmes politiques méritent une réflexion calme pour que les blocages vécus ne se reproduisent plus mais aussi nos difficultés structurelles et non des moindres ; économiques, financières, ...

Par souci de responsabilité envers les générations futures, nous nous devons tous de réfléchir pour apporter notre pierre à l'édifice commun ; à savoir une Tunisie de droit, viable, démocrate, paisible, prospère et agréable à y vivre.

Oui c'est possible, encore possible si chacun d'entre nous se sépare de son narcissisme pour céder la place à la raison, à la pensée collective et à l'action collégiale au service de l'intérêt commun et à juste titre le salut de ce pays.

Toutes les crises qui paralysent notre pays depuis quelques années pourraient bel et bien devenir un simple mauvais souvenir même si j'avoue que l'apprentissage [de transition démocratique] a tellement perduré qu'il s'est vu attiser à plusieurs reprises des aléas, péripéties et incidents de parcours mais aussi et surtout par moments des pics quasi-chaotiques dont le coût commence à peser sérieusement au point de frôler le déficit du capital patience et résilience de ceux même qui y avaient profondément cru.

Ce qui précède ne dédouane d'aucune manière tous ceux qui nous ont conduits directement ou indirectement à une telle situation périlleuse dans tous ses aspects, car, exercer le pouvoir c'est aussi accepter d'être jugé sur son bilan... mais ça c'est un autre [long] débat...

La Tunisie du prix Nobel n'a le droit que de réussir !!

Gardons espoir.

Mohamed-Naceur SAFRAOU

 
Kamel Ben Ouirane, Jamel Satouri et 4 autres personnes
 
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