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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 01:35

Panser les plaies, colmater les brèches, éviter l'acharnement et le délire, repenser l’avenir, repartir, avec un discours unique redoré d’un esprit réellement fédérateur loin de la surenchère, sur de nouveaux projets plus concrets, plus réalistes, plus sincères, bien enracinés dans les vraies préoccupations du citoyen et en harmonie avec ses aspirations.

Telles sont quelques recommandations qui pourraient être utiles pour les bons perdants.

Le schéma politique ne fait que commencer à se profiler mais non encore prêt se composer. Une fondation solide requiert, si l'on veut vraiment instaurer une démocratie pérenne, l'existence de vrais piliers durables pouvant s'affronter par leurs programmes et garantir une alternance soft loin des sujets de controverse et surtout sans instrumentalisation du sacré et/ou des questions identitaires supposées classées depuis bien longtemps et fruit d'une longue histoire même si on a tenté ou/et failli faire des dérives au lendemain des élections du 23/10/2011.

Au-delà des « surprises à vocation populiste» liées aux scrutins dans les démocraties naissantes comme la nôtre, la plupart de nous sait que ce qu’avaient accouché les urnes au 23/10/2011 avait été grosso modo prévisible.

Quant aux législatives 2014, les sondages de sortie des urnes ainsi que les premiers résultats partiels dévoilés du vote du 26/10 donnent des tendances préliminaires également attendues.

En effet, si l’on admet la notion de la combinaison vote sanction/vote utile, un simple observateur de la scène politique serait à même de « prédire » cette nouvelle géographie. A sa première lecture, le relief de cette carte est marqué :

- d’un côté par :

-- Le net recul du numéro 1 de l’ex troïka qui, outre son bilan mitigé, n’a pas su/voulu faire son autocritique en son temps pour pouvoir cultiver dans l’authenticité républicaine telle que conçue et partagée par la majorité des Tunisiens et établir ou rétablir la confiance seule en mesure de lui donner une chance pour élargir sa masse au milieu apolitique. Il a fini par garder un peu plus que le smig électoral qui n’est autre que le reflet de son assise partisane jusqu’alors assez appliquée et incompressible grâce à une assiduité avérée souvent synonyme de ce genre de couleurs idéologiques.

-- Des dégringolades partisanes des co-alliés montés au pouvoir après le 23/10/2011 ainsi que quelques acteurs censés continuer à jouer un rôle dans la vie politique de par leur militantisme.

-- Des disparitions ou presque de quelques formations plutôt éphémères qui n’avaient comme capital que leurs égos illusoires.

- et d’un autre côté par :

-- Un sursaut visible à l’œil nu d’une entité à dimension concurrente non négligeable qui s’est confirmée en se proclamant comme étant l’unique alternative refuge capable de sauver le quotidien et garantir le devenir du pays.

-- D’autres projets qui accompagnent cette ascension au podium à allure montante.

-- Une reproduction spectaculaire qui a pioché agressivement sous un autre format dans le spectre du réservoir populaire avec de nouveaux moyens qui ne laissent indifférents les pauvres nécessiteux et/ou opportunistes.

Ce dont on doit se réjouir est que la voix du Tunisien est non seulement désormais imposante dans le choix de ceux qui gouvernent ce pays mais surtout son choix, une fois exprimé par le vote, est en mesure de renverser la donne et redessiner la représentation parlementaire et derrière gouvernementale.

Peu importe ce qui aura été retenu une fois on aura appris les résultats définitifs, le fait d’avoir effectué et traversé (j’espère) ces élections est en soi un exploit à valoriser. Cela nous permet déjà de gagner du terrain dans le chemin démocratique grâce à cette nouvelle étape franchie dans l’alternance pacifique.

Ce à quoi les politiques doivent sérieusement penser dans les prochains rdv est de ne plus vendre le rêve à la place de l’espoir et surtout ne pas dévier encours de parcours.

Ce n’est pas encore fini ni gagné d’ailleurs. L’abstention remarquée le 26/10 n’est pas très rassurante bien que compréhensible. Quant aux surprises, on va certainement en avoir davantage mais à dose dégressive, j’espère, le temps d’arriver à stabiliser une véritable alternance entre formations plus ou moins équilibrées capables de se concurrencer réellement, toutes choses égales par ailleurs (modèle sociétal en particulier), sur des choix et programmes socio-économiques touchant le vif du citoyen dans un climat de liberté et de justice de sa naissance à sa retraite en passant par sa vie familiale, son environnement, son éducation, son emploi, …

Certes le fait d'avoir surmonté un autre cap politique n'est pas sans significations et aura sans doute des retombées encourageantes dans les mois à venir. Toutefois, l'entame et la relance des chantiers économiques, à l'arrêt depuis le tournant du 14/09/2012, ne sont pas moins laborieux ce qui devrait appeler toutes les forces à aller de l'avant en adoptant un plan d'actions à débattre et à concerter inéluctablement avec les principales composantes ayant parrainé le dialogue national dans l'objectif d'étendre l'adhésion citoyenne pour pouvoir espérer un apaisement social qui reste tributaire des premières décisions concrètes qui seront prises dans les cent premiers jours du prochain gouvernement; à savoir, pour n'en citer que des exemples, le pacte social, l'environnement, la sécurité, l'inflation, les petits projets d'infrastructure de proximité, le socle juridique des élections municipales, régionales, ... Bref tout ce est de nature à adresser un vrai message d'espoir permettant de faire patienter les plus défavorisés pour bénéficier d'une faveur de démarrage mais également d'injecter une dose de stabilité pouvant faire revenir les investissements intérieurs et extérieurs et faciliter le financement des grands projets par l'appui des bailleurs de fonds.

Le Tunisien est difficile à gouverner, encore moins avec des slogans, il a démontré qu'il a commencé à apprendre à juger les politiques pas uniquement sur les paroles mais sur les faits ainsi que la cohérence entre les promesses, le discours et les résultats sur terrain. Que les sortants comme les rentrants admettent cette règle pour en tirer les leçons qui s'imposent.

À suivre l'épisode imminent de la présidentielle pour avoir une vision d'ensemble qui définira plus clairement le futur puzzle gouvernemental avec des scénarios de cohabitation, coalition, ...

Les candidats à la présidentielle sont à ce niveau invités à mobiliser au mieux les électeurs pour exercer leur droit et devoir au prochain rdv du 23/11 et choisir celui qui fera preuve de plus d'aptitude à être, en tant que deuxième tête de l'exécutif à élire par le suffrage universel, le garant de la constitution.

Les prochains congrès des principaux partis nous en diront aussi un peu plus quant aux nouvelles orientations partisanes pouvant amener à des restructurations après évaluation et traitement des plus importantes résolutions.

رحم الله الشهداء

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